Économie du sport & législation

De nos jours, le sport impacte directement l'activité économique des pays. Ce secteur contribue en effet à la création de richesse. Les retombées économiques du domaine du sport s'observent notamment dans l'industrie du spectacle, le BTP et la vente de services. Conscients des nombreux atouts de la filière, les États et les entreprises ne cessent d'y investir. Ingelaere Avocats, cabinet d'avocats en droit du sport, vous explique les différents enjeux du sport et de l'activité physique sur l'économie.

Qu'est-ce que l'économie du sport ?

L'économie du sport est la branche qui s'intéresse à l'étude des incidences du sport sur les activités économiques des pays. Ces impacts sur l'économie sont recherchés aussi bien dans le secteur du sport amateur que dans celui de haut niveau. Autrefois considéré comme improductif, le sport ou l'activité sportive n'était pas associé à la réalité économique. L'analyse des rapports entre le sport et l'économie n'est donc apparue que récemment.

Les dimensions économiques du sport sur le plan mondial

Économie du sport

Les chiffres clés relatifs au marché mondial de l'économie du sport sont multiples. Ces derniers permettent d'apprécier l'influence du secteur sportif sur la croissance économique des pays du monde. Concrètement, le sport de haut niveau génère près de 1200 milliards d'euros. Il représente ainsi près de 2 % du PIB mondial. De ce fait, le poids de l'économie du sport se rapproche de celui de certains secteurs économiques tels que les arts et la culture.

Ces domaines d'activités économiques contribuent à près de 3,3 % du PIB de l'UE (Union européenne). Pour être plus précis, la valeur ajoutée nette de l'économie du sport pourrait être estimée entre 1,13 % et 1,76 %. Lorsqu'on se base sur les effets multiplicateurs de l'économie du sport, l'apport du secteur au PIB européen serait de l'ordre de 2,98 %. Ces données proviennent d'une étude réalisée par la Commission européenne.

La LFP et les droits TV

En réalité, le poids de l'économie du sport est très impressionnant. Pour rappel, le taux de croissance annuel du marché du sport est deux fois supérieur à celui du produit intérieur brut (PIB) mondial. Le secteur mondial du sport de haut niveau puise sa force économique dans plusieurs segments. Nous pouvons citer :

  • le marché du sponsoring et des droits TV,
  • la billetterie des évènements sportifs,
  • le merchandising,
  • la consommation des ménages en biens et services sportifs.

Le secteur des droits TV des évènements sportifs occupe une place prépondérante dans l'économie du sport. Ses retombées économiques ont explosé avec l'avènement des chaînes payantes et des géants du Net comme Facebook qui retransmettent des compétitions sportives en live. En matière de droits TV, l'Angleterre et sa Premier League sont un cas d'école. En effet, les revenus issus des droits de retransmission ont atteint les 2,3 milliards d'euros entre 2016 et 2019, soit une croissance de 70 % par rapport aux années précédentes. Ils s'élèvent même à 5,2 milliards d'euros actuellement.

En ce qui concerne les droits TV du championnat américain du hockey sur glace (la NHL), ils ont grimpé de 163 %. Ceux de la NBA ne restent pas en marge de cette tendance et grimpent aussi de 187 % comparativement aux appels d'offres précédents. En France, les droits de retransmission du championnat national de Rugby (Top 14) étaient de seulement 1,2 million en 1995. Toutefois, pour l'exercice 2019-2023, ils sont au groupe Canal+ en contrepartie de 97 millions d'euros par saison et seront de 113,6 millions à partir de la saison 2023-2024.

Des investissements conséquents

L'une des spécificités de l'économie du sport est qu'elle est résiliente. Depuis la crise économique et financière, les performances du secteur ont toujours été supérieures à celles des autres domaines d'activités économiques. En fonction des grands évènements sportifs (Jeux olympiques, Coupe du monde…), le marché mondial du sport connaît une croissance plus rapide que l'économie mondiale.

Les performances de l'économie du sport dépendent toutefois des grands efforts et des investissements importants consentis par les pays. À titre illustratif, à l'occasion des Jeux olympiques de Rio, le Brésil a effectué de grosses dépenses en matière d'infrastructures. Pour les JO de Londres, la Grande-Bretagne a mis l'accent sur la préparation des athlètes. Sur ce dernier aspect, elle a notamment recruté des entraîneurs sportifs compétents pour optimiser les rendements de ses athlètes et a structuré ses institutions, engendrant de grosses dépenses.

Ces investissements sont rentabilisés de différentes manières. On peut ainsi évoquer les apports financiers des sponsors qui souhaitent associer leur image de marque aux compétitions sportives. Les activités sportives génèrent une excellente audience à la télévision, permettant donc de faire passer des messages publicitaires à grande portée.

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L'économie du sport, un des piliers de la croissance française

Le sport constitue l'un des piliers de l'économie de la France. Le marché français du sport occupe d'ailleurs le 3e rang parmi les marchés en valeur de l'Union européenne (UE). Il repose sur plusieurs segments performants comme la consommation sportive, l'industrie de la vente d'articles et accessoires de sport. Par ailleurs, l'organisation des évènements sportifs de grande envergure comme les Jeux olympiques de Paris en 2024 est très bénéfique pour la croissance économique.

La consommation sportive dans l'économie du sport en France

Les dépenses sportives sont en nette hausse, que ce soit dans les ménages ou dans les administrations publiques. Cela constitue bien évidemment l'un des facteurs de développement de l'économie du sport en France.

Au cours de l'année 2019, la consommation des ménages français en biens et services sportifs a progressé de 6,2 %. Après des croissances de +3,8 % en 2018 et +5,3 % en 2019, la dépense sportive a atteint 22,2 milliards d'euros. Il représente ainsi 0,9 point de PIB (produit intérieur brut).

Les biens sportifs acquis par les plus achetés par les citoyens se déclinent le plus souvent comme suit :

  • les vêtements de sport à caractère fonctionnel,
  • les chaussures et articles de sport,
  • les vélos de course,
  • les bateaux de plaisance...

En ce qui concerne, les services sportifs, ils comprennent les participations financières aux activités des clubs sportifs ou associations. Ils incluent également la location d'équipements et l'achat de billets d'entrée aux évènements de sport.

En réalité, la croissance de la consommation sportive des ménages repose essentiellement sur une croissance en volume : les consommateurs achètent davantage. Cela s'explique notamment par une baisse de 1 % sur les prix des biens sportifs.

À l'instar des ménages dont la dépense sportive a augmenté ces dernières années, on constate que les administrations dépensent plus d'argent en faveur du sport. Concrètement, elles ont dépensé 14,1 milliards dans l'économie du sport en 2019, ce qui constitue une hausse de + 5,8 % comparativement à l'année 2018.

L'industrie des articles de sport

L'industrie du sport français est en plein essor. Elle a enregistré une progression significative ces dernières années. La crise sanitaire liée à la Covid-19 est l'une des raisons qui expliquent la croissance de ce secteur. En effet, les confinements décrétés pour réduire la propagation du virus ont entraîné la fermeture des salles de sport.

Cette situation a offert la possibilité aux magasins d'équipements de sport d'accroître leur chiffre d'affaires. Pour se maintenir en forme pendant les confinements, beaucoup de personnes ont commandé des articles pour pratiquer une activité sportive à domicile. Entre septembre 2020 et septembre 2021, le constat est clair : les ventes d'articles de sport ont connu une augmentation de 9 %. Entre septembre 2019 et septembre 2021, ce taux de croissance se rapproche de 21 %, tant dans les magasins physiques que les boutiques en ligne.

Pour être plus précis, les ventes de chaussures de sport ont enregistré une augmentation de +17 %. Quant aux vêtements de sport et aux équipements sportifs, leur vente a connu respectivement une progression de +6 % et +8 %. Ces performances ont permis d'améliorer le poids de l'économie du sport en France.

L'organisation des grands évènements sportifs

L'organisation des grands évènements ou compétitions sportives est l'une des principales sources d'entrées d'argent du secteur du sport. Cela se traduit principalement par la consommation des visiteurs et les dépenses d'organisation. Sur ce dernier aspect, les grands évènements sportifs requièrent souvent la construction d'infrastructures sportives.

Selon une étude de la firme britannique Deloitte, la Coupe du monde de rugby à XV qui sera organisé à Paris en 2023 va rapporter près de 2,4 milliards à l'économie nationale. Parallèlement, cet évènement sportif pourrait favoriser la création ou la conservation de 17 000 emplois.

Quant aux Jeux olympiques de Paris en 2024, son impact sur l'économie devrait avoisiner les 10,7 milliards d'euros. De plus, cette compétition sportive permettra de créer 250 000 emplois pérennes d'après le comité de candidature. En septembre 2018, la Ryder Cup aurait pour sa part attiré quotidiennement 60 000 spectateurs et généré environ 150 millions d'euros de retombées directes pour l'économie du sport.

Les grands évènements sportifs sont par ailleurs un véritable atout au service du rayonnement et de l'attractivité des pays. En effet, les pays qui organisent ces évènements reçoivent de nombreux visiteurs et bénéficient d'une grande exposition médiatique internationale. Ils aident à fédérer les citoyens autour de moments intenses en émotions. De plus, les infrastructures érigées à l'occasion des évènements sportifs contribuent au développement de l'économie du pays.

L'impact positif de l'économie du sport sur le secteur du tourisme

Les grandes compétitions sportives possèdent un impact assez important sur le secteur touristique et hôtelier, que ce soit pendant ou après l'évènement. Pendant ces moments, les hôtels et auberges enregistrent en effet des pics de fréquentations.

Au cours du Championnat d'Europe de Football organisé en France en 2016, les établissements hôteliers ont réalisé de bons chiffres d'affaires. Non seulement les tarifs ont été revus à la hausse, mais également les taux d'occupation ont atteint jusqu'à 100 % dans des villes comme Lens et Saint-Étienne.

D'un autre côté, les spectateurs étrangers profitent de l'opportunité pour explorer les plus beaux paysages des pays hôtes. Lors de l'Euro 2016 par exemple, plusieurs spectateurs étrangers ont décidé de prolonger leur séjour pour visiter certains points d'attractivité de la France.

Les contrats de sponsoring

Les contrats de sponsoring participent à l’économie du sport et sont partie intégrante des revenus des sportifs.

Ils permettent également à des acteurs institutionnels d’allier l’image du sportive à leurs intérêts économiques.

Ces contrats se révèlent très importants et nécessitent un accompagnement juridique.

La SASP

L’économie du sport nécessite comme chaque acteur économique d’être accompagnée par un professionnel du droit.

Parmi ces accompagnements juridiques, nous réalisons pour nos clients la mise en oeuvre de SASP. Par SAPS on entend Société Anonyme Sportive Professionnelle.

C’est l’une des trois sociétés sportives qui existent en droit français.

L’agent sportif

Indéniable acteur de l'écosystème économique du sport, l’agent sportif voit son activité réglementée de plus en plus restrictivement.

L’agent sportif est un professionnel qui accompagne un athlète dans plusieurs domaines. Il peut être une personne physique ou une personne morale. En fonction du contrat qui le lie à l'athlète qu'il représente, il peut jouer plusieurs rôles.

Économie du sport : une dynamisation du secteur s'impose

L'économie du sport contribue de manière active à la croissance de l'économie nationale et mondiale. Engagée dans un profond processus de transformation, elle poursuit sa forte expansion. En plein Covid-19 en 2020, le secteur a su se montrer résilient avec près de 11 000 nouvelles entreprises créées. D'après BCPE (observatoire sur l'économie du sport), la France compte plus de 448 000 emplois dans le secteur du sport en 2020.

Si ces avancées sont louables, les pouvoirs publics doivent néanmoins mener des actions concrètes pour dynamiser davantage l'économie du sport. En raison du lien entre sports, tourisme, emploi et économie nationale, la prise de ces mesures se révèle nécessaire. Parmi celles-ci, nous pouvons énumérer entre autres :

  • améliorer la législation du droit du sport en l'adaptant aux réalités actuelles de l'économie du sport,
  • encourager la création de nouvelles associations sportives et de nouveaux clubs sportifs,
  • accorder des aides publiques aux associations à pratique sportive et à celles qui militent en faveur du sport,
  • favoriser la pratique des sports individuels et collectifs en investissant dans la construction d'infrastructures qualitatives,
  • inciter les entreprises locales et les firmes multinationales à investir dans l'économie du sport,
  • augmenter le budget sport de l'État et des collectivités territoriales...

De plus, l'État doit s'assurer que les évènements sportifs organisés favoriseront véritablement la création de richesses et d'emplois stables dans les villes qui les accueillent. Pour cela, il est nécessaire de prioriser les dépenses d'infrastructures générales (transport et logement en particulier). Il faudra également élaborer un reporting financier et extrafinancier portant sur les incidences économiques, sociales et écologiques des manifestations sportives.

En fonction de la nature des évènements sportifs ou des infrastructures, l'État doit trouver un équilibre optimal entre les financements publics et privés. Cette mesure est essentielle pour préserver les finances nationales ou locales et améliorer les rendements économiques des clubs.

Sources :

 

 

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