Construction sur terrain agricole : c'est difficile mais pas impossible !

Si l'idée de construire votre domicile sur un terrain agricole vous a traversé l'esprit, vous devez savoir que c'est un processus qui peut être compliqué. Les directives et règlements doivent être bien compris avant de vous engager. Cet article traitera de ce qu'il faut connaître avant d'entamer une construction sur un terrain agricole.

Communément, il est en effet interdit de construire sur un terrain agricole car c'est une région protégée. Toutefois, quelques exceptions existent pour lesquelles une permission de construire peut être accordée :

  • modification d'une construction existante : changement de destination, rénovation, extension ou adaptation ;
  • érection d'un nouveau bâtiment résidentiel situé dans les limites de l'ancienne exploitation agricole ;
  • des structures et installations liées à l'exploitation agricole, pourvu qu'elles soient compatibles avec l'activité et ne nuisent pas au paysage du site ;
  • les constructions qui ne peuvent se situer dans une zone résidentielle ;
  • les projets de construction que le conseil municipal juge bénéfiques pour la commune, à condition qu'ils ne nuisent pas à l'intérêt agricole et paysager du terrain.

Peu importe votre projet, il vous faudra montrer que votre construction ne perturbe en aucune manière l'activité agricole du terrain, ni son paysage.

Enfin, avant de procéder à l'achat d'un terrain à bâtir, n'oubliez pas de vérifier sa viabilisation. Autrement dit, son raccordement aux réseaux essentiels pour l'obtention de votre permis de construire !

Mais qu'est-ce qu'un terrain agricole?

Un terrain agricole est un type de terrain utilisé principalement pour des activités agricoles telles que la culture de céréales, l'élevage de bétail et la production de fruits et légumes. Ces terres sont généralement situées en dehors des zones urbaines et sont spécifiquement aménagées pour les besoins de l'agriculture.

L'un des aspects distinctifs d'un terrain agricole est sa taille généralement plus grande que celle des terrains résidentiels traditionnels. Cela permet d'avoir suffisamment d'espace pour cultiver des récoltes ou élever du bétail de manière efficace.

Les terrains agricoles peuvent varier en termes de topographie, de climat et de fertilité du sol. Certains terrains agricoles sont plats et propices aux cultures de céréales, tandis que d'autres peuvent être vallonnés ou montagneux, offrant des conditions idéales pour l'élevage de bétail.

L'utilisation d'un terrain agricole est réglementée par des lois et réglementations spécifiques qui peuvent varier d'une région à une autre. Ces réglementations visent à protéger les terres agricoles et à garantir leur utilisation appropriée pour des activités agricoles.

Si vous envisagez d'acheter un terrain agricole, il est essentiel de comprendre les règles locales et les restrictions en matière de construction. Certaines zones peuvent avoir des restrictions sur la construction de bâtiments résidentiels sur des terrains agricoles, tandis que d'autres peuvent permettre une certaine flexibilité sous réserve de certaines conditions.

En conclusion, un terrain agricole est un type de terrain utilisé principalement pour des activités agricoles. Il offre un espace plus grand pour cultiver des récoltes ou élever du bétail. Cependant, il est important de connaître les règles et réglementations locales avant de construire ou de développer un terrain agricole.

Vérifiez les règles et réglementations locales

Avant d'acheter un terrain agricole, il est important de vérifier les règles et réglementations locales en matière de construction. Dans certaines régions, il peut être interdit de construire sur un terrain agricole ou il peut y avoir des restrictions strictes sur la taille et le type de construction autorisés. Il est également important de vérifier si le terrain est zoné pour un usage résidentiel.

Le zonage agricole dans le plan local d'urbanisme (PLU)

Le zonage agricole dans le plan local d'urbanisme (PLU) est une mesure de protection des terres agricoles et de régulation de leur utilisation dans le cadre de l'aménagement du territoire. Il vise à préserver les espaces agricoles, garantir leur pérennité et favoriser le développement de l'agriculture.

Le PLU est un document d'urbanisme établi par les collectivités territoriales, généralement au niveau communal. Il a pour objectif de définir les règles d'urbanisme applicables sur un territoire donné. Parmi ces règles, le zonage agricole occupe une place importante. Il consiste à délimiter des zones spécifiques dédiées à l'agriculture, appelées zones agricoles (ZA), au sein desquelles des activités agricoles sont favorisées.

L'intégration du zonage agricole dans le PLU répond à plusieurs enjeux. Tout d'abord, il permet de préserver les terres agricoles face à la pression foncière et à l'urbanisation croissante. En préservant les espaces agricoles, le zonage agricole contribue à maintenir les activités agricoles, qui sont essentielles à la sécurité alimentaire, au développement rural et à la préservation de la biodiversité.

En délimitant des zones agricoles, le PLU limite les possibilités de changement d'affectation des terrains à des fins non agricoles. Ainsi, les terres agricoles sont protégées contre des projets de construction ou de développement qui pourraient les dénaturer ou les rendre inutilisables pour l'agriculture. Cette protection permet de garantir la pérennité des exploitations agricoles et de maintenir l'activité économique liée à l'agriculture.

Le zonage agricole joue également un rôle dans la préservation de l'environnement. Les espaces agricoles abritent une biodiversité spécifique, tant au niveau des cultures que des espèces animales et végétales qui y trouvent refuge. En préservant ces espaces, le zonage agricole contribue à préserver la diversité biologique et les écosystèmes associés.

Le zonage agricole peut comporter différentes catégories de zones agricoles, en fonction des caractéristiques du territoire. On distingue notamment les zones agricoles protégées (ZAP), les zones agricoles non protégées (ZANP) et les zones de préemption agricole (ZPA).

Les zones agricoles protégées (ZAP) sont les espaces agricoles les plus sensibles et les plus précieux en termes de qualité des sols et de potentiel agricole. Elles sont souvent soumises à des restrictions plus importantes pour préserver leur vocation agricole. Dans ces zones, les projets de construction et de développement sont généralement limités ou soumis à des conditions spécifiques, afin de préserver les terres agricoles.

Les zones agricoles non protégées (ZANP) regroupent les espaces agricoles qui ont un intérêt agronomique moindre, mais qui restent utilisés pour des activités agricoles. Ces zones peuvent être soumises à des réglementations moins strictes que les ZAP, mais l'aménagement du territoire doit néanmoins prendre en compte leur vocation agricole.

Les zones de préemption agricole (ZPA) sont des zones dans lesquelles la préemption est exercée par la collectivité publique. Cela signifie que lorsque des terres agricoles sont mises en vente, la collectivité publique dispose d'un droit de préemption, c'est-à-dire qu'elle a la possibilité d'acheter ces terres en priorité afin de les conserver à des fins agricoles.

Le zonage agricole dans le PLU est établi en concertation avec les acteurs locaux, tels que les agriculteurs, les associations agricoles, les élus locaux et les services de l'État. Il tient compte des caractéristiques du territoire, notamment en termes de fertilité des sols, de ressources en eau, de climat et de potentiel agricole.

En plus de délimiter des zones agricoles, le zonage agricole peut également prévoir des règles spécifiques concernant les types de cultures autorisées, les modalités de l'irrigation, l'utilisation des produits phytosanitaires et les pratiques agricoles durables. Ces règles visent à préserver l'environnement, à protéger la santé des agriculteurs et des consommateurs, ainsi qu'à favoriser des pratiques respectueuses de l'écosystème.

Le zonage agricole dans le PLU est évolutif et peut être révisé périodiquement pour prendre en compte les évolutions du territoire, telles que l'extension urbaine, les besoins en logements ou les projets d'aménagement. Cette révision doit se faire en concertation avec les acteurs concernés afin de garantir un équilibre entre les besoins en développement urbain et la préservation des espaces agricoles.

Il est important de souligner que le zonage agricole dans le PLU ne limite pas uniquement les activités agricoles, mais peut également favoriser le développement d'activités complémentaires, telles que le tourisme rural, la vente directe de produits agricoles ou l'agriculture biologique. Ainsi, le zonage agricole peut contribuer à diversifier l'économie locale et à renforcer la résilience des exploitations agricoles.

Pour les propriétaires de terrains situés en zone agricole, le zonage agricole dans le PLU implique certaines contraintes, notamment en matière de changement d'affectation des terres. En effet, pour changer l'usage d'un terrain agricole en vue de construire des bâtiments non agricoles, il est généralement nécessaire de demander une autorisation spécifique auprès des autorités compétentes. Cette autorisation est soumise à des critères stricts visant à préserver l'intégrité des espaces agricoles.

En conclusion, le zonage agricole dans le plan local d'urbanisme est un outil de protection des terres agricoles et de régulation de leur utilisation. Il vise à préserver les espaces agricoles, garantir leur pérennité et favoriser le développement de l'agriculture. Le zonage agricole délimite des zones spécifiques dédiées à l'agriculture, en tenant compte des caractéristiques du territoire et en établissant des règles pour préserver l'environnement et les pratiques agricoles durables. Il contribue ainsi à assurer la sécurité alimentaire, le développement rural et la préservation de la biodiversité.

Obtenez les permis nécessaires

Construire sur un terrain agricole nécessite souvent des permis spéciaux. Vous devrez peut-être obtenir un permis de construction, un permis de zonage et un permis de changement d'utilisation des terres. Ces permis peuvent être coûteux et prendre du temps à obtenir, il est donc important de les demander dès que possible.

Faites appel à un professionnel

Construire sur un terrain agricole peut être un processus complexe et il est important de faire appel à un professionnel pour vous aider. Un architecte ou un ingénieur peut vous aider à concevoir et à planifier votre maison en tenant compte des règles et réglementations locales. Ils peuvent également vous aider à obtenir les permis nécessaires et à superviser la construction.

Préparez-vous aux coûts supplémentaires

Construire sur un terrain agricole peut être plus coûteux que sur un terrain résidentiel traditionnel. Vous devrez peut-être payer pour des services tels que l'installation de l'eau, de l'électricité et des égouts, qui peuvent ne pas être disponibles sur un terrain agricole. Vous devrez également peut-être payer pour des améliorations de la route ou des ponts pour accéder à votre propriété.

Prenez en compte les conditions du sol

Avant de construire sur un terrain agricole, il est important de faire inspecter le sol par un professionnel. Les terres agricoles peuvent être sujettes à des problèmes tels que l'érosion, les inondations ou les glissements de terrain, qui peuvent affecter la stabilité de votre maison. Un professionnel pourra vous conseiller sur les mesures à prendre pour protéger votre maison contre ces problèmes.

Conclusion

Construire sur un terrain agricole peut être un excellent moyen de réaliser votre rêve de posséder une maison à la campagne. Cependant, il est important de comprendre les règles et réglementations locales, d'obtenir les permis nécessaires et de faire appel à un professionnel pour vous aider tout au long du processus. En suivant ces conseils, vous pourrez construire votre maison de rêve sur un terrain agricole en toute tranquillité d'esprit.

À propos de l'auteur

Maître Benjamin Ingelaere, Avocat-Fondateur - 07.81.14.93.30

Fondateur du cabinet, Maître Ingelaere est diplômé de HEC Paris et de la Faculté Libre de Droit de Lille. Ancien membre du conseil de l’ordre, il est spécialisé dans le conseil aux acteurs de la sphère publique. Reconnu comme un influenceur dans son domaine, il collabore fréquemment avec la presse nationale et spécialisée, apportant son expertise sur des sujets tels que le droit public, le droit électoral et la fonction publique. Il est également cofondateur du groupement d’avocats Osten.

Ses domaines d'intervention principaux incluent :

  • Droit de l’Urbanisme (permis de construire, PLU)
  • Droit des concessions et contrats publics relatifs à l’occupation du domaine public
  • Droit de la Fonction publique
  • Droit des contrats et marchés publics